Le syndrome d’épuisement professionnel est d’autant plus important durant la crise épidémique de Covid-19. Celui-ci se manifeste en état d’épuisement physique, émotionnel et psychologique lié à une dégradation au niveau professionnel. On se rend compte notamment que les temps de repos habituels (sommeil, week-end, congés…) ne suffisent pas à dissiper la fatigue.
Vous êtes préoccupé par la santé mais peut-être plus encore par le risque économique pour vous, votre entreprise, votre famille et vos collaborateurs ?
En tant que dirigeant d’entreprise, vous redémarrez l’activité avec du stress et une équipe à diriger dans une bonne dynamique ?
La MAPA souhaite vous livrer quelques conseils pour entretenir une relation professionnelle sereine et efficace pour maintenir l’équilibre de l’activité et votre propre équilibre.
Responsabiliser ses collaborateurs grâce à l'écoute active
Savoir écouter pour motiver ses équipes
Le rôle de l’écoute dans la qualité d’une relation professionnelle est de créer un environnement d’appartenance dans lequel la personne se sent en confiance et en sécurité. Ce n’est pas ce qu’il vous dit qu’il faut vraiment prendre en compte, mais ce que votre collaborateur ressent. Ce qu’il ressent ne peut pas se discuter, se raisonner, mais l’écouter va permettre à l’autre de s’apaiser, voire de “baisser les armes”. Vous pourrez alors travailler sur le fond, notamment pour résoudre un problème et chercher des solutions.
D’ailleurs, il faut savoir que tout ne passe pas par la parole. Une expression du visage, du corps permet de décrypter qu’il se passe quelque chose. Ne cherchez pas à l’interpréter. Le but est de faciliter l’expression et l’échange : “je vois que ça ne va pas. Tu veux en parler ?”, ce qui invite à la compréhension mutuelle.
La situation actuelle entraîne de nombreuses craintes sur l’avenir. Chacun se pose alors la question : “ai-je toujours ma place ?”, “vais-je être à la hauteur ?”, “je suis angoissé”, “que va-t’il se passer ?”. Le plus dur est objectivement pour vous, dirigeant de l’entreprise, car vous portez la responsabilité de votre établissement ainsi que celle de vos salariés. Mais des collaborateurs angoissés sur des sujets liés aux compétences, la sécurité ou leur place dans l’entreprise risquent de faire baisser leur productivité voire de leur faire perdre leur moyen.
L’un des principes fondamentaux de l’écoute se base sur l’empathie, l’aptitude à ressentir et comprendre les choses du point de vue de l’autre. Ce sera plus facile pour votre collaborateur de s’exprimer si vous créez un climat propice. Il peut alors se poser des questions sur l'événement qu’il craint, lui pose problème pour mieux exprimer son ressenti et ses idées.
Quels sont les bienfaits d'une bonne écoute en entreprise ?
Une personne qui se sent écoutée, considérée, comprise et en lien avec la personne qui prend le temps de l’écouter peut à son tour l’écouter et l’entendre. A l’inverse, si la personne ne se sent pas écoutée, elle va garder sa préoccupation, la ruminer, faire grandir l'hostilité et mettre son énergie contre l’autre. Ce que vous consacrerez en temps d’écoute, même 5 minutes, vous le rattraperez en acquiescement et bonne volonté de l’autre.
Par ailleurs, les émotions d’angoisse et de stress sont paralysantes. À ce stade, il n’est plus question de psychothérapie mais de neurotransmetteurs et d’hormones. Il ne s’agit pas d’instaurer une démocratie participative dans votre entreprise mais de communiquer, écouter, répondre, accepter les critiques, suggestions et permettre à l’autre de mieux comprendre.
Communiquer intelligemment auprès des collaborateurs
Partagez sur ce qui est important...
Comment pensez-vous rassurer vos collaborateurs ? Communiquer sur ce qui se passe au sein de l’entreprise est nécessaire : donnez des informations et exprimez clairement vos intentions. Rien de pire pour un collaborateur que de sentir qu’on lui ment. Dans une situation de stress, il est nécessaire de dire ce qui est, ne pas travestir, même, avec la meilleure intention. L’information n’est pas une fin en soi, mais le début d’un échange.
Une crise telle que celle du Covid-19, par exemple, impacte tout le monde, de différentes façons et à des degrés divers. Partager c’est :
- accepter,
- y voir plus clair,
- déposer l’angoisse ou l’anxiété.
C’est aussi accepter la compassion et l’aide des autres, tout en se donnant la possibilité de susciter l’intérêt, l’engagement, la créativité d’un tiers. Il faut non seulement être attentif aux faits exprimés mais aussi aux émotions, pensées et sentiments associés.
Et pourquoi communiquer ?
Aujourd’hui, vous pouvez vous autoriser à être juste un homme, une femme, qui traverse une crise majeure, avec courage, détermination mais qui ne peut pas tout savoir, appréhender, régler. En cas de conflit ou de malentendu, la confrontation dans certains moments permet de distinguer les faits du ressenti, de prendre du recul sur la situation.
La relation entre vous et vos collaborateurs doit être fluide, partagez les nouvelles positives comme négatives pour y faire face ensemble. Assurez-vous que les messages soient compris clairement par vos collaborateurs.
Et, si vos collaborateurs ont l’impression d’être associés à la décision, de comprendre où vous allez ensemble, où vous en êtes, vous aurez plus de chance de les fédérer et de les mobiliser.
La discussion et la prise de décision en commun :
- améliorent le degré d'implication des personnes,
- et peuvent susciter un mouvement collectif de changement des comportements au sein d'un groupe, pour peu qu'il y ait également une vraie écoute.
Au final, c'est vous qui décidez mais en ayant une vision plus claire et partagée.
Qu'en-est-il de la communication non verbale ?
La communication ce n’est pas “1+1=2” : entre ce que vous dites et l'attention que vous aviez il peut y avoir un écart. Le ton employé qui complète les mots peut parfois complètement aller à l’encontre de ce que vous vouliez exprimer. La personne en face peut alors comprendre l’inverse de ce que vous vouliez dire, ce qui peut créer des malentendus.
L’objectif est avant tout de partager et d’être fédérés autour d’une finalité, sortir de la crise, malgré l’incertitude. Il y a un processus de maturation chez soi, et de sentiment de considération chez l’autre.
Tout ce que vous mettez en place, appliquez le d’abord à vous-même. Si vous donnez le ton, l’ambiance, l’énergie, le souffle vous serez celui ou celle que les collaborateurs suivront. Mais si vous vous sacrifiez, qui va tenir le commerce ?