Qu’elles se situent dans un petit village ou en plein centre-ville d’une grande commune, les supérettes sont des commerces de proximité essentiels à la vie de quartier et de la population. Selon le type de clients et la concurrence dans les environs, elles servent à faire les courses du quotidien ou au dépannage, le tout dans une ambiance conviviale qui manque aux grandes surfaces. Vous souhaitez ouvrir une supérette et recherchez un petit guide pour vous aider à réaliser ce projet entrepreneurial ? Toutes les infos utiles dans cet article !
Comment faire pour ouvrir une petite épicerie générale (supérette, mini alimentation, etc.) ?
Quel diplôme pour ouvrir une supérette ?
Il n’est pas nécessaire de détenir un diplôme particulier afin d’ouvrir une supérette. L’activité n’est en effet pas réglementée (bien qu’il soit nécessaire de suivre des normes strictes, notamment en termes d’hygiène et de sécurité alimentaire) et toute personne majeure ou mineure émancipée qui le désire peut créer sa propre épicerie.
Ceux qui souhaitent acquérir les compétences et connaissances nécessaires à la bonne gestion d’une entreprise et plus particulièrement d’un commerce de détail alimentaire peuvent cependant suivre une formation, par exemple :
- Le CAP (certificat d’aptitude professionnelle) équipier polyvalent du commerce
- Le bac pro technicien conseil vente en alimentation (produits alimentaires et boissons)
- Le bac pro métiers du commerce et de la vente - Option A Animation et gestion de l’espace commercial
- Le BTS (brevet de technicien supérieur) management commercial opérationnel
- Le BTSA (brevet de technicien supérieur agricole) technico-commercial - Option Alimentation et boissons
- Le BUT (bachelor universitaire de technologie) techniques de commercialisation - Parcours business développement et management de la relation client
- Le BUT techniques de commercialisation - Parcours marketing et management du point de vente
- Le CQP (certificat de qualification professionnelle) employé de commerce
Quelles sont les démarches à effectuer ?
Comme pour tout projet entrepreneurial, l’entrepreneur doit réaliser un certain nombre de démarches :
- Choisir son futur emplacement - Le choix de la zone d’implantation est une étape cruciale dans un projet d’ouverture de supérette, car il détermine de multiples variables pouvant avoir un impact sur la rentabilité du commerce et sur son mode de gestion. Dans l’idéal, la supérette doit être installée dans un lieu fréquenté (galerie marchande, centre commercial, rue passante, à proximité d’une zone résidentielle, etc.) ou dans un lieu dépourvu de concurrence, notamment en milieu rural.
- Réaliser une étude de marché - Elle permet de positionner le projet dans le contexte actuel et de s’assurer qu’il soit viable. Elle analyse le secteur de l’alimentaire, la réglementation, la concurrence (points forts et points faibles, chiffre d’affaires, effectifs, mode de gestion, etc.), les futurs clients, les produits et services, ainsi que la stratégie commerciale (carte de fidélité, offres promotionnelles, etc.) et la stratégie de communication (sur le site internet, sur les réseaux sociaux, par flyers, etc.) appliquées par les concurrents ou pouvant être appliquées par l’entrepreneur.
- Choisir son statut juridique - Le statut juridique d’une entreprise a un impact sur le nombre d’associés possible, la protection de leur patrimoine, le chiffre d’affaires autorisé (il est plafonné en microentreprise), le régime social, le régime d’imposition, la liberté de gestion du commerce, etc. Dans le cas d’une petite épicerie, il est recommandé de se tourner vers la SARL (société à responsabilité limitée), l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), la SAS (société par actions simplifiée) ou encore la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle).
- Choisir le nom commercial de sa supérette.
- Évaluer le budget de son projet - L’entrepreneur doit prendre en compte absolument tous les postes de dépenses nécessaires à la création de son entreprise. Il devra par la suite établir un plan de financement, c’est-à-dire les modalités d’emprunt et de remboursement du prêt bancaire qui lui permettra de financer son projet.
- Rédiger son business plan - Ce document détaille le projet dans son ensemble, les objectifs à atteindre au cours des premiers mois et des premières années après l’ouverture de la supérette, les méthodes pour les atteindre, le plan de financement, etc.
- Rechercher des financements - Cette étape consiste à contacter les investisseurs potentiels (banques, sociétés d’investissement privées ou publiques, investisseurs particuliers aussi nommés business angels) puis à défendre son projet grâce au business plan et à des entretiens.
- Sécuriser et agencer le local - L’entrepreneur doit signer un contrat de bail, puis bien équiper et décorer son local. Il peut pour cela faire appel à un prestataire spécialisé ou réaliser l’agencement lui-même.
- Effectuer les démarches réglementaires nécessaires - Il s’agit notamment de l’obtention d’un permis d’exploitation et d’une licence pour la vente d’alcool à emporter, ainsi que de la déclaration de manipulation de denrées animales auprès de la direction départementale en charge de la protection des populations (DDPP).
- Effectuer les démarches de création d’entreprise - Elles varient selon le statut juridique choisi. Elles sont par exemple beaucoup plus simples dans le cas d’une entreprise individuelle (EI) que dans le cas d’une SAS.
- Embaucher son personnel (accueil, rayonnage, gestion, etc.).
- Souscrire à une assurance.
Comment ouvrir une épicerie de proximité dans un village ?
L’ouverture d’une supérette dans un village nécessite les mêmes démarches que l’ouverture d’une supérette dans une ville de moyenne ou grande taille. Il convient cependant d’adapter son projet aux particularités du milieu rural. L’étude de marché permettra notamment de mieux définir le type de clientèle présent dans la zone de chalandise, bien plus grande que celle d’un commerce de proximité situé dans un quartier de ville. En effet, une épicerie de village attire des clients depuis les villages alentour, dès lors qu’il n’y a pas de concurrence directe dans les environs.
Comment ouvrir une supérette en franchise ?
Il existe de très nombreuses franchises de supérette en France. On peut ainsi citer Casino, Franprix, Carrefour City, Spar, Leader Price, etc. La plupart sont des commerces de détail d’alimentation générale, mais certaines franchises ont une spécialité. C’est par exemple le cas de Biocoop, qui vend des produits bios.
Ouvrir une supérette en franchise apporte des avantages non négligeables :
- L’entrepreneur bénéficie de la notoriété de l’enseigne, qui a le plus souvent une réputation bien implantée au niveau national
- Il est accompagné dans son projet de création d’entreprise
- Il peut bénéficier d’une formation
- Il utilise un modèle économique viable et rentable
- Il bénéficie de l’identité visuelle et des supports de communication de l’enseigne
- Il bénéficie du réseau logistique et de fournisseurs de l’enseigne
En échange, l’entrepreneur doit verser un droit d’entrée unique, à la signature du contrat, dont le montant varie selon la marque. Puis, chaque année, il faudra verser des redevances d’exploitation dont le montant correspond à un pourcentage du chiffre d’affaires annuel clairement défini dans le contrat de franchise.
La survie des supérettes dépend en grande partie de la fidélité de leur clientèle. Il est donc particulièrement important de bien vérifier l’environnement concurrentiel autour de la zone d’implantation choisie. L’enseigne est-elle déjà implantée dans cette zone géographique ? Existe-t-il des concurrents directs (autres petites épiceries d’alimentation générale indépendantes ou en franchise) ou indirects (grandes surfaces dans les environs) ? Cette étape de vérification se fera lors de la réalisation de l’étude de marché.
Afin d’intégrer une franchise, l’entrepreneur devra convaincre l’enseigne de la viabilité de son projet et de sa rentabilité pour la marque. Cela passe notamment par l’envoi d’un dossier dont les modalités diffèrent d’une enseigne à l’autre.
Comment financer son projet ?
Quel budget pour ouvrir une supérette ?
L’ouverture d’une épicerie est un projet entrepreneurial complexe et ayant de nombreuses composantes. Lorsqu’il évalue le budget nécessaire à la création de sa supérette, l’entrepreneur devra donc prendre en compte de multiples éléments plus ou moins onéreux :
- Le local - Ce poste de dépenses comprend les premiers loyers du local commercial, le dépôt de garantie, le pas-de-porte, les frais liés aux travaux de remise aux normes et d’aménagement des locaux, etc.
- Le matériel - La supérette aura besoin de nombreux équipements tels que des caisses enregistreuses, des comptoirs réfrigérés pour service arrière, des vitrines réfrigérées murales, des armoires et bacs surgelés, des bacs réfrigérés, des meubles réfrigérés pour boissons, des chambres froides, des caves à vin, des étagères, des présentoirs pour produits secs, du matériel de lavage et d’entretien, des placards et armoires en inox pour le rangement, des ardoises de signalisation, des extincteurs, etc.
- Le permis d’exploitation - Il est nécessaire à l’obtention d’une licence pour la vente de boissons alcoolisées et coûte entre 200 et 500 euros selon le prestataire
- Les frais d’embauche du personnel
- Les frais liés aux démarches de création d’entreprise - Ils varient selon le statut juridique choisi.
- Les frais comptables
- Le coût de l’étude de marché si l’entrepreneur a fait appel à une entreprise prestataire
- Les frais d’assurance
- Le premier stock de marchandises
Quelles sont les aides de financement existantes ?
Financer un projet de création d’entreprise n’est pas une chose aisée, en particulier en ce qui concerne la création d’une épicerie. Le budget nécessaire est en effet élevé, et les banques demanderont un apport personnel important avant d’accorder un crédit professionnel.
Qu’il s’agisse de constituer son apport personnel ou de gérer son entreprise durant ses premières années d’existence, l’entrepreneur peut bénéficier d’une ou de plusieurs aides :
- L’ARCE (aide à la reprise et à la création d’entreprise) permet à l’entrepreneur de toucher 45 % du reliquat de ses allocations chômage lorsqu’il y est éligible. Cette somme peut notamment aider à constituer son apport personnel.
- Le prêt d’honneur est un prêt à taux zéro et sans intérêt, accordé par Initiative France ou Réseau Entreprendre dans l’objectif de compléter les fonds propres des porteurs d’un projet entrepreneurial.
- La garantie égalité femmes couvre jusqu’à 80 % du montant d’un prêt bancaire et jusqu’à 50 000 euros garantis, dans le cadre d’un projet entrepreneurial réalisé par une femme.
- L’ACRE (aide à la création ou à la reprise d’une entreprise) permet de bénéficier d’une exonération partielle des charges sociales selon les revenus de l’entreprise, et ce sur une période de 12 mois.
Si l’apport personnel ou le prêt bancaire est insuffisant pour concrétiser son projet, l’entrepreneur peut renforcer ses financements grâce à l’entrée au capital d’investisseurs privés ou publics, qui apporteront une somme d’argent bien définie en échange d’une prise de participation au capital de la société. L’entrepreneur aura alors un ou plusieurs associés, qui prendront part aux grandes décisions concernant la supérette, son mode de gestion et son avenir. Il convient donc de bien choisir ses investisseurs avant de s’associer, et de s’assurer qu’ils partagent une vision de l’entreprise similaire.
À noter que les entrepreneurs qui sont demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA ou de l’ASS, ou encore âgés de 18 à 25 ans (ou de 18 à 29 ans pour les personnes en situation de handicap) peuvent bénéficier du NACRE (nouvel accompagnement à la création ou la reprise d’entreprise). Ce dispositif de l’État consiste à accompagner, sur une période maximale de 3 ans, un entrepreneur dans son projet de création ou de reprise d’entreprise. Il apporte une aide au montage du projet, à sa structuration financière, et au démarrage et au développement de l’entreprise.
Comment améliorer la rentabilité de son commerce ?
Certains éléments ayant un impact important sur la rentabilité d’un commerce de proximité ne peuvent pas être changés, ou très difficilement. On pense par exemple à l’emplacement d’une supérette. L’entrepreneur peut cependant jouer sur d’autres facteurs afin de rendre son entreprise plus rentable :
- Il peut renégocier ses contrats avec ses fournisseurs et faire des économies d’échelle en effectuant des achats de gros et en veillant à limiter le gâchis alimentaire
- Il peut réviser sa stratégie de communication en améliorant sa présence en ligne ou en faisant une refonte de son identité visuelle
- Il peut affiner sa stratégie commerciale et proposer de nouvelles offres promotionnelles afin de fidéliser ses clients
- Il peut acheter des équipements moins consommateurs en énergie et plus performants
- Il peut réévaluer ses besoins humains et embaucher des employés qualifiés et/ou expérimentés
- Il peut réévaluer la marge qu’il applique sur ses produits, en veillant à toujours rester dans les prix attendus par ses clients, ou en justifiant un écart de prix par la qualité de ses produits
Quel commerce alimentaire est le plus rentable ?
Si certains types d’entreprise peuvent être plus rentables que d’autres (on pense notamment aux entreprises de l’immobilier), la rentabilité des magasins d'alimentation dépend d’un grand nombre de facteurs et il est difficile de déterminer si un type de commerce de détail alimentaire est, d’une façon générale, plus rentable que les autres.
Par ailleurs, les commerces alimentaires ont tous leurs propres spécificités : une boucherie aura un mode de gestion et des contraintes réglementaires bien différentes d’une épicerie, d’une boulangerie, d’une poissonnerie, etc. Les commerces alimentaires spécialisés peuvent parfois nécessiter l’embauche d’un salarié qualifié (par exemple un charcutier, un pâtissier, un chocolatier, un boucher, etc.). Ils ont également des équipements spécifiques, parfois plus onéreux et qui s’usent plus facilement (et donc à remplacer plus rapidement) que les équipements d’une supérette. L’entrepreneur devra donc prendre en compte toutes ces particularités, et non uniquement la rentabilité attendue, avant de se lancer dans un projet de création ou de reprise d’entreprise.
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