Ouvrir et exercer dans un salon de coiffure : la règlementation en vigueur
Vous êtes coiffeur professionnel et vous envisagez de créer votre propre salon de coiffure ?Vous souhaitez comprendre les règles qui encadrent votre activité au quotidien ? Dans cet article, nous abordons les principales règlementations en vigueur pour ouvrir et travailler dans un salon de coiffure. Que vous soyez sur le point de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale ou que vous souhaitiez simplement vous assurer de votre conformité, vous êtes au bon endroit !
Peut-on ouvrir un salon de coiffure sans diplôme ?
Le métier de coiffeur est règlementé, tout comme l’accès à la profession de coiffeur. En effet, pour exercer en tant que coiffeur dans un salon ou être coiffeur à domicile, l’exploitant doit impérativement être titulaire d’un diplôme de type brevet professionnel ou brevet de maîtrise de la coiffure. Vous pouvez également envisager de suivre un CAP coiffure.
En revanche, ouvrir un salon de coiffure sans diplôme ni brevet s’avère possible, dès lors qu’au moins l’un de vos salariés ou associés est titulaire de l’une des certifications professionnelles requises.
Par ailleurs, ouvrir un salon de coiffure sans diplômes reste envisageable si votre activité répond aux trois exigences ci-dessous :
- n’est pas votre activité principale ;
- s’adresse à une clientèle masculine ;
- votre fond de commerce se trouve dans une commune de moins de 2 000 habitants.
L’activité professionnelle de coiffeur est-elle commerciale ou artisanale ?
La nature de votre activité professionnelle de coiffeur dépend de deux éléments, à savoir : le nombre de salariés que vous employez, ainsi que le lieu géographique d’implantation de vos locaux.
Si vous embauchez plus de 10 salariés au sein de votre salon de coiffure, votre activité est commerciale. À contrario, si votre entreprise compte moins de 10 salariés, votre activité de coiffure est artisanale.
Il existe cependant une subtilité. Si votre salon de coiffure est installé dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle, votre activité demeure artisanale, peu importe le nombre de salariés (sous réserve qu’elle n’utilise pas de procédés industriels).
Comment ouvrir un salon de coiffure ? — 7 étapes incontournables
Réaliser une étude de marché
Procéder à une étude de marché avant de lancer son entreprise est un passage obligé ! En effet, celle-ci permet d’identifier vos futurs clients, vos concurrents, et ainsi déterminer la place que vous pourrez occuper sur le marché. En somme, il s’agit de s’assurer que votre projet de création d’entreprise est viable sur le long terme.
Identifier le type de salon de coiffure
À quelle clientèle aimeriez-vous vous adresser ? Souhaitez-vous vous spécialiser ? Quelle gamme de prix envisagez-vous de pratiquer ?... Par ailleurs, préférez-vous travailler dans un salon indépendant, ouvrir une franchise, ou reprendre un salon de coiffure ? Autant d’interrogations auxquelles vous devrez répondre afin de préciser votre projet entrepreneurial.
Opter pour la création d’un salon de coiffure indépendant offre une plus grande flexibilité qu’une franchise. Cependant, vous devrez effectuer un volume d’heures de travail plus conséquent afin de vous faire connaitre, de vous constituer une clientèle fidèle, et d’assoir votre réputation. En moyenne, un salon de coiffure indépendant peut générer un chiffre d’affaires annuel de 80 000 €.
Ouvrir une franchise de coiffure permet de bénéficier de la notoriété d’un groupe et d’une clientèle déjà établie. De plus, vous pouvez profiter des outils et savoir-faire de la marque. Le chiffre d’affaires moyen d’un salon de coiffure en franchise oscille entre 250 000 € et 300 000 €. En revanche, pour accéder à cette rentabilité, vous devrez accepter d’avoir moins de liberté dans votre pratique. En effet, vous devrez vous conformer aux méthodes, aux valeurs, ainsi qu’aux process de l’enseigne.
Rédiger votre business plan
Le business plan est un document particulièrement important pour argumenter la crédibilité de votre projet entrepreneurial auprès des organismes bancaires et potentiels investisseurs. Concrètement, il s’agit d’établir une prévision de votre activité sur les 3 années à venir.
Rechercher des financements
On estime que l’investissement global pour ouvrir un salon indépendant est environ de 30 000 € à 40 000 €. Par conséquent, nous vous conseillons de constituer un apport personnel avant de faire appel à un prêt bancaire.
Le montant de l’investissement pour ouvrir une franchise de salon de coiffure fluctue en fonction des marques. Notons qu’adhérer à une franchise est possible sous réserve de respecter les conditions d’entrée fixées par l’enseigne. Généralement, un apport personnel minimum est demandé. Par ailleurs, les enseignes de coiffure exigent le paiement d’une redevance périodique (ou royalties). Celle-ci englobe l’exploitation du concept (marque, savoir-faire, notoriété…), l’animation de réseau, la formation des franchisés et de ses salariés, le marketing, les services d’une centrale d’achat ainsi que de la recherche et développement…
Suivre une formation de préparation à l’installation
Avant d’ouvrir votre salon de coiffure, vous devrez vous inscrire au répertoire des métiers et suivre un Stage obligatoire de Préparation à l’Installation (SPI). D’une durée de 4 ou 5 jours, ce stage a pour objectif de vous transmettre de précieuses connaissances au sujet :
- des démarches liées à la création d’entreprise (statut juridique, immatriculation, cadre règlementaire, élaboration d’un business plan, réalisation d’une étude de marché…)
- de la recherche de financements ;
- de la gestion et de la comptabilité ;
- de la fiscalité ;
- de la stratégie commerciale ...
Afin de participer à ce stage, il vous faudra débourser entre 200 € et 300 €.
Néanmoins, vous pouvez bénéficier d’une dispense de stage si :
- vous avez déjà exercé une activité professionnelle en tant qu’indépendant durant au moins 3 ans ;
- vous avez déjà été inscrit au répertoire des métiers ;
- vous avez déjà obtenu une qualification en gestion, de niveau égal ou supérieur à celui du SPI.
Choisir le statut juridique
Le choix de la forme juridique de votre activité professionnelle est une étape importante qui vous engage sur le plan juridique, fiscal, social, comptable…
La société unipersonnelle (EURL ou SASU) est une option parfaitement adaptée aux exploitants qui souhaitent entreprendre seuls. Alors que la SASU est affiliée au régime social de la Sécurité sociale, l’EURL relève du régime social des indépendants (RSI).
Si vous avez pour projet de vous associer à une ou plusieurs personnes, vous devrez envisager d’ouvrir une société commerciale (SARL ou SAS). La SAS présente l’avantage de faciliter l’évolution de votre activité professionnelle indépendante. Il s’agit d’un statut juridique particulièrement approprié si vous avez pour ambition de créer votre propre chaîne de salons de coiffure.
Néanmoins, nous ne vous recommandons pas le statut d’autoentrepreneur. En effet, le plafond de chiffre d’affaires autorisé s’avère relativement faible, et n’est pas adapté pour un salon de coiffure. En revanche, le statut de micro-entrepreneur est intéressant pour exercer en tant que coiffeur à domicile.
Immatriculer votre salon de coiffure
Votre statut juridique détermine les formalités de création de votre salon de coiffure.
Ainsi, la création d’une société nécessite :
- la rédaction des statuts ;
- la publication d’une annonce légale dans un journal officiel ;
- le dépôt du capital social ;
- l’enregistrement de votre salon de coiffure au centre de formalité des entreprises (CFE).
Les étapes sont les mêmes pour la création d’une entreprise individuelle (hormis le dépôt du capital social et la rédaction des statuts).
Par ailleurs, si votre activité est artisanale, votre immatriculation s’effectue au répertoire des métiers. En revanche, si votre activité est commerciale, votre immatriculation se réalise au registre du commerce et des sociétés.
Règlements, normes et lois relatives à la coiffure en salon
Quelles sont les règles d’hygiène dans un salon de coiffure ? (règlementation sanitaire)
Afin de garantir la santé et la sécurité de tous, les coiffeurs en salon et à domicile doivent respecter des mesures sanitaires strictes ! Celles-ci concernent à la fois l’équipement, l’aménagement du salon de coiffure, les pratiques de coiffure, l’entretien du matériel de coiffure, les gestes sanitaires, les règles d’affichage obligatoire en matière d’hygiène…
Afin d’accéder à la liste des règles d’hygiène en vigueur, nous vous invitons à consulter la fiche sanitaire coiffure officielle validée par le ministère du Travail.
L’affichage des prix en salon de coiffure est-il obligatoire ?
Oui, l’affichage des tarifs des prestations en salon de coiffure est obligatoire, conformément à l’article L211-1 du Code du commerce. Les prix pratiqués doivent être affichés à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur du salon.
Précisons que la règlementation en matière d’affichage n’est pas exactement la même en fonction de votre clientèle. Les salons mixtes doivent afficher à l’extérieur de leur salon au moins 20 prestations et leurs tarifs associés (10 prestations masculines et 10 prestations féminines). Quant aux salons unisexes, ils peuvent afficher uniquement 10 prestations tarifées sur leur vitrine ou devanture.
Les coiffeurs sont libres de fixer eux-mêmes les tarifs qu’ils souhaitent pratiquer.
Quels sont les affichages obligatoires dans un salon de coiffure ?
Au-delà de l’affichage des prix, d’autres affichages sont obligatoires dans un salon de coiffure :
- les risques allergiques ;
- la règlementation de la coiffure ;
- le protocole d’hygiène du matériel ;
- les informations générales de l’entreprise (nom de l'entreprise et des gérants, adresse, coordonnées...) ;
- les horaires d’ouverture du salon ;
- l’interdiction de fumer et de vapoter ;
- l'affiche illustrée « comment se laver les mains ? » ;
En tant qu'ERP, quelles sont les obligation en termes de sécurité et d’accessibilité pour un salon de coiffure ?
Les salons de coiffure font partie des Etablissements Recevant du Public (ERP). Ils doivent donc respecter les normes de sécurité en vigueur en matière de système d’alarme et de sécurité incendie. En ce sens, il doit être équipé :
- d’un dispositif d’alarme incendie ;
- d’un service de surveillance ;
- de moyens de secours en cas d’incendie ;
- d’un extincteur portatif pour chaque tranche de 300 mètres carrés ;
- d’une colonne sèche si le plancher le plus élevé est situé à plus de 18 mètres de la voirie accessible aux pompiers.
De plus, le personnel doit être formé aux protocoles à suivre en cas d’incendie et être entraîné aux opérations de secours. Le salon doit également respecter les règlementations en matière d’accessibilité afin d’accueillir les personnes en situation de handicap (rampe d'accès...).
Quelle est la règlementation en matière d’émission de facture et de devis dans un salon de coiffure ?
Il se peut que vos clients vous demandent d’éditer un devis ou une facture. Sachez que vous n’êtes pas obligé d’émettre une facture pour un montant inférieur à 25 euros TTC. Au-delà de cette somme, le salon doit répondre favorablement à la demande du client et lui délivrer la facture en double exemplaires. Toute facture doit alors comporter la date et le lieu de la prestation, la quantité et le prix du service ainsi que les montants hors taxes et toutes taxes comprises (TTC). En revanche, l’édition de devis n’est pas obligatoire, qu'importe le montant.
Peut-on diffuser de la musique dans un salon de coiffure ?
Pour avoir le droit de diffuser de la musique au sein de son salon, l’exploitant doit adresser une demande d’autorisation à la SACEM et se soumettre au paiement d’une redevance annuelle. Vous devrez effectuer cette démarche au moins 15 jours avant l’ouverture de l’établissement.
Qui peut utiliser l’acide thioglycolique et ses dérivés ?
Le travail de coiffeur c’est aussi proposer des permanentes et des défrisages. Ces pratiques de coiffure consistent à modifier la nature du cheveu par des procédés chimiques. L’acide thioglycolique est un composé des produits de salon utilisés pour friser, défriser ou onduler les cheveux. Cet agent chimique corrosif peut présenter un risque de brulure pour le client comme pour le coiffeur s’il est mal employé. Pour cette raison, seules les personnes diplômées d’un brevet professionnel, d’un brevet de maîtrise, d’un titre équivalent ou dont les compétences professionnelles ont été validées par la commission nationale de la coiffure, sont autorisées à utiliser l’acide thioglycolique.