Rejoindre une franchise offre de nombreux avantages et garantit à l'entrepreneur de gérer un commerce rentable à court, moyen et long terme. Pour cette raison, les places sont chères, et il convient de bien se préparer afin de maximiser ses chances d'être sélectionné par le franchiseur. Qu'est-ce qu'une franchise exactement ? Comment rejoindre l'un de ces réseaux d'enseignes ? Comment créer sa boucherie-charcuterie ? On vous donne quelques conseils utiles !
Qu'est-ce qu'une franchise ?
Une franchise est un réseau d'établissements d'une même enseigne, implanté à l'échelle locale ou nationale. Le contrat de franchise lie une marque à une entreprise indépendante, qui pourra alors utiliser un certain nombre de caractéristiques et d'outils mis à disposition par l'enseigne en échange d'une contrepartie financière.
La plupart du temps, les banques accordent plus facilement un crédit professionnel pour des projets d'entrée en franchise, car ils présentent moins de risques même s'ils sont plus onéreux.
Quelles sont les particularités d'une franchise alimentaire ?
Les franchises alimentaires sont appréciées des Français, et on les retrouve dans de nombreux métiers de bouche : boulangeries, pâtisseries, chocolateries, confiseurs, boucheries, primeurs, etc.
Les franchisés bénéficient :
- De la réputation de l'enseigne
- De sa base de clientèle, fidèle et déjà bien établie
- De son identité visuelle (logo, couleurs, photos professionnelles, etc.)
- De son modèle de gestion économique, qui a déjà fait ses preuves et est donc viable si bien appliqué
- Des recettes et types de produits proposés à la clientèle
- Du réseau de distribution des produits s'ils ne sont pas fabriqués sur place
- D'un soutien logistique
- D'un soutien marketing et en communication
- D'un soutien administratif, notamment lors de la création de l'entreprise
- Dans certains cas, d'une formation pour le gérant
- Dans certains cas, d'une formation pour le personnel
Quelles sont les conditions pour rejoindre une franchise ?
Les conditions d'entrée en franchise varient d'une marque à l'autre. Dans tous les cas, le franchisé s'engage à verser :
- Un droit d'entrée en franchise, dont le montant est défini dans le contrat de franchise et qui varie généralement de 10 000 à 30 000 euros ;
- Des redevances, c'est-à-dire un pourcentage du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise, dont le montant est défini dans le contrat de franchise.
Par ailleurs, les enseignes peuvent imposer des conditions de diplôme, d'expérience professionnelle ou de compétences. Si pour la plupart elles ne recherchent pas un gérant titulaire d'un diplôme spécifique, elles privilégient néanmoins les entrepreneurs qui ont des capacités en gestion administrative, commerciale et humaine.
Le projet de l'entrepreneur sera attentivement étudié par le franchiseur et doit correspondre au concept de la marque.
Comment trouver la meilleure opportunité pour une entrée en franchise ?
Il est parfois difficile de trouver une opportunité pour rejoindre une franchise. Toutes les enseignes ne recrutent pas en permanence, et elles ont souvent des conditions d'implantation (elles refuseront par exemple de signer un contrat de franchise avec une entreprise souhaitant s'installer à proximité d'un établissement déjà franchisé par la même marque).
L'entrepreneur doit réunir 2 conditions majeures avant d'envoyer sa demande :
- Son concept doit répondre aux attentes de la marque.
- La localisation géographique choisie doit être pertinente pour l'enseigne.
Il pourra alors envoyer son dossier de demande à la franchise concernée, et ce même en candidature spontanée, c'est-à-dire même si elle n'indique pas clairement qu'elle souhaite ouvrir un nouvel établissement.
Comment effectuer sa demande ?
Les modalités de demande pour rejoindre une franchise dépendent de la marque. En règle générale, l'entrepreneur doit constituer un dossier comportant notamment son business plan et ses certifications professionnelles puis, si ce dossier est retenu, passer un ou plusieurs entretiens. Si la demande est validée et le contrat signé, il pourra bénéficier, selon la franchise, d'une formation et d'un accompagnement à la création de son entreprise, notamment concernant la recherche de financements.
Quel diplôme pour ouvrir une charcuterie ?
Il n'est pas obligatoire de détenir un diplôme particulier pour ouvrir une charcuterie ou une boucherie-charcuterie. Cependant, l'activité de boucher-charcutier étant réglementée en France, tous les processus de production qui lui sont liés doivent être placés sous la supervision d'un professionnel qualifié.
Cet artisan boucher, charcutier ou boucher-charcutier doit donc répondre à l'une des conditions suivantes :
- Être titulaire d'un diplôme en boucherie ou charcuterie (CAP boucher, CAP charcutier-traiteur, bac pro boucher-charcutier-traiteur, CQP boucher, etc.).
- Pouvoir justifier de 3 ans d'expérience professionnelle dans un métier de la boucherieou de la charcuterie. Les aides-bouchers et les aides-charcutiers, qui ont la possibilité d'accéder à la profession sans diplôme, peuvent ainsi faire une demande d'attestation de reconnaissance de qualification professionnelle auprès de leur chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) dès lors qu'ils ont au moins 3 ans de pratique dans le métier.
Comment ouvrir une boucherie-charcuterie ?
Bien calculer son budget
Le calcul du budget de création d'une boucherie-charcuterie est primordial puisqu'il détermine le montant de l'emprunt que devra effectuer l'entrepreneur ainsi que son plan de remboursement de crédit.
Ce budget inclut :
- Tous les frais liés au local, notamment le pas-de-porte, le dépôt de garantie, le coût des travaux de remise aux normes, d'aménagement intérieur et d'aménagement de la devanture, les premiers loyers, etc.
- Le coût de l'équipement (chambre froide, tables de découpe, étagères, présentoirs, caisse enregistreuse, vitrine réfrigérée, couteaux de boucher, hachoir, camion frigorifique, etc.)
- Les frais d'assurance professionnelle
- Les frais d'embauche
- Les frais comptables
- Les frais de création d'entreprise
- Le coût du premier stock de matières premières
- Les droits d'entrée en franchise
- Le coût du permis d'exploitation si l'entreprise souhaite obtenir une licence à emporter ou une petite licence à emporter afin de vendre de l'alcool, par exemple du vin
- Le coût de l'étude de marché si l'entrepreneur a fait appel à un prestataire extérieur
Rédiger son business plan
Le business plan a 2 utilités majeures :
- Structurer le projet entrepreneurial et servir de référence lors des premières années de développement de l'entreprise ;
- Présenter le projet auprès d'investisseurs potentiels afin de décrocher des financements.
Il doit donc aller droit au but et présenter clairement et simplement toutes les données essentielles à l'entreprise, notamment :
- Les informations générales de la boucherie-charcuterie - nom commercial, statut juridique, valeurs, historique, implantation géographique, etc.
- L'équipe dirigeante - le ou les associés, leurs compétences, leur complémentarité, leurs qualifications, etc.
- L'artisan boucher-charcutier s'il ne s'agit pas de l'un des associés - expérience professionnelle, spécialités, compétences techniques, compétences en gestion d'équipe, etc.
- Les locaux - implantation géographique, taille, agencement, capacité de stockage, capacité de production, équipements, travaux nécessaires, etc.
- Les effectifs
- Les produits et services vendus
- Le marché - clientèle dans la zone de chalandise, concurrence directe et indirecte, tendances du marché au cours de ces dernières années, réglementation particulière, etc.
- Les données financières - plan de financement sur 3 ans, chiffre d'affaires prévisionnel, etc.
Rechercher des financements
Une fois le business plan rédigé, l'entrepreneur peut commencer sa recherche de financements. Il peut se tourner vers des banques, des sociétés d'investissement publiques ou privées, ou encore des investisseurs particuliers, aussi nommés business angels. L'entrepreneur devra convaincre ces potentiels investisseurs de la rentabilité future de son commerce, notamment grâce à son business plan et lors des entretiens.
Ces investisseurs, quels qu'ils soient, demandent généralement un apport personnel de 20 à 30 % du montant total des fonds nécessaires au lancement du projet. Cet apport constitue une garantie pour les investisseurs et permet ainsi de responsabiliser l'entrepreneur et de répartir les risques. S'il ne dispose pas d'un patrimoine personnel suffisant pour constituer cet apport, l'entrepreneur peut faire appel à des prêts ou dons d'argent de la part de ses proches, à des aides de l'État telles que le prêt d'honneur (un prêt à taux zéro sans garantie ni intérêts) ou encore à une plateforme de financement participatif, aussi nommé crowdfunding.