Hypersensibilité aux ondes : définition, causes, symptômes et conseils de prévention
Le saviez-vous ? 5 % de la population française serait concernée par l’hypersensibilité aux ondes selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire et l’alimentation, de l’environnement et du travail). Un chiffre loin d’être à négliger. Aujourd’hui, l’électro-hypersensibilité est enfin reconnue en tant que pathologie, même si ses causes restent, pour l’heure, assez floues. Décryptage.
Qu’est-ce que l’électro-hypersensibilité ?
Ce trouble atteint les individus dits EHS (électro-hypersensibles). Ils souffrent de symptômes provoqués ou aggravés par l’exposition aux ondes. Grand pas en avant, l’électro-hypersensibilité vient d’être enfin reconnue comme maladie à part entière. Un récent rapport de l’ANSES conclut en effet que les personnes hypersensibles aux ondes magnétiques doivent recevoir des soins adaptés. Une prise en charge est donc enfin possible pour les personnes touchées.
Hypersensibilité aux ondes : causes et symptômes
Les individus EHS sont touchés par de nombreux symptômes, plus ou moins handicapants au quotidien. Il peut s’agir :
- de maux de tête,
- de troubles du sommeil,
- de l’attention,
- de la mémoire,
- d’irritabilité,
- de fourmillements,
- de problèmes cutanés,
- ou encore de tendance à l’isolement.
Les causes de l’électro-sensibilité sont, quant à elles, encore inconnues. Pour les équipes médicales, difficile de trouver un lien concret entre l’exposition aux ondes et les troubles rencontrés. L’ANSES précise d’ailleurs qu’il n’y a pas de critères de diagnostic de l’électro-hypersensibilité. Mais face aux nombreux cas qui s’accumulent, l’organisme reconnaît désormais la réalité des douleurs et de la souffrance des victimes.
Reconnaissance des EHS : quelles conséquences ?
La reconnaissance de la sensibilité électromagnétique est une réelle avancée pour les personnes touchées. Jusqu’à présent, cette pathologie émergente provoquait en effet beaucoup d’incompréhension. Les associations de malades insistent sur le fait que les EHS ont besoin d’être pris au sérieux. Ils demandent une meilleure approche et plus de psychologie à leur égard. Les individus atteints par cette maladie peuvent en effet rencontrer un certain mépris de la part de leur entourage, et dans certains cas, du corps médical.
EHS et effet nocebo
Selon l’ANSES, l’effet nocebo exclusif jouerait vraisemblablement un rôle non négligeable dans la persistance de l’EHS. Inverse du placebo, l’effet nocebo est causé par la suggestion ou la crainte que l’exposition à un médicament ou à des facteurs environnementaux soit nuisible. Néanmoins, l’ANSES n’exclut pas une cause organique, encore non identifiée pour le moment.
Une exposition toujours plus grande aux ondes
Pour Pierre-Marie Theveniaud, président de l’association Robin des Toits, qui milite pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil, il faut absolument limiter les niveaux d’exposition aux ondes de la population générale et non pas, uniquement, des personnes les plus sensibles. Les associations s’inquiètent, par ailleurs, de l’arrivée prochaine de la 5G, et d’une population qui sera à l’avenir toujours plus inondée d’ondes.
Bonnes pratiques pour se protéger des ondes
En adoptant quelques bons réflexes très simples à mettre en œuvre, vous pouvez limiter l’impact des ondes sur votre santé et celle de vos proches.
- Dans la chambre : n’utilisez pas votre téléphone comme alarme. Préférez un réveil à piles, et placez-le à au moins 30 cm de votre tête.
- Dans la chambre de bébé : préférez aux babyphones classiques, des modèles à faible rayonnement. À placer à au moins 30 cm de la tête de lit.
- Dans la salle à manger : placez la box et le téléphone sans fil à distance du canapé.
- Dans la cuisine : installez le micro-ondes en hauteur, de façon à ce qu’il soit éloigné de la tête des enfants lorsqu’il fonctionne.
Précautions particulières à propos des smartphones
Pour vous protéger des ondes, décrochez de vos téléphones portables. Veillez en effet à les utiliser le moins possible et à ce que les conversations restent courtes. Préférez téléphoner avec le kit mains libres ou en mode haut-parleur. Ne gardez pas votre mobile dans la poche ou sur votre table de nuit. Avant de dormir, pensez donc à éteindre votre portable ou à le mettre en mode avion. Même en veille, les smartphones envoient un flash d’ondes à l’antenne la plus proche toutes les 10 minutes, même la nuit. Attention, également, en voiture. Les ondes émises par les portables réfléchissent via la structure métallique de l’automobile ce qui les concentre dans un petit espace. Enfin, si vous êtes parents, mieux vaut offrir à vos enfants un portable le plus tard possible. Leur cerveau absorbe les ondes beaucoup plus vite que celui des adultes. Par ailleurs, ce bon réflexe prémunira vos enfants de la dépendance aux smartphones, qui selon une enquête de l’IFOP de 2013 touche 78 % des moins de 25 ans.
Comme elle l’avait fait en 2011 au sujet de la fibromyalgie (maladie alliant douleurs musculaires et fatigue intense), l’HAS (Haute Autorité Sanitaire) devrait prochainement éditer un guide des bonnes pratiques face à l’hyper-sensibilité aux ondes. Un outil apportant des aides concrètes aux EHS comme à l’ensemble de la population souhaitant entrer dans une démarche de prévention.