De nombreux amateurs de vin envisagent de changer complètement de carrière afin de vivre pleinement leur passion et de s'installer en tant que cavistes. Le métier est intéressant, diversifié et parfois lucratif, et il ne nécessite pas de formation particulière. Vous souhaitez effectuer une reconversion professionnelle et devenir caviste ? On vous explique tout dans cet article !
Travailler dans le secteur du vin : quels sont les différents métiers du milieu ?
Le secteur du vin est complexe et comporte de nombreux types de métiers différents, essentiellement répartis dans la production, le commerce et le conseil à la clientèle. Parmi les plus connus, on peut citer :
- L'ouvrier caviste - Il gère le côté opérationnel du processus de fabrication du vin et effectue toutes les tâches techniques de production depuis la réception des raisins jusqu'à l'étiquetage des bouteilles.
- Le viticulteur - Ses activités varient selon la taille de l'exploitation. Il cultive la vigne et la récolte, et peut également participer au processus de fabrication du vin. Il joue également un rôle commercial et accueille directement les clients qui visitent son exploitation.
- L'œnologue - Il s'agit d'un scientifique spécialiste du vin, capable d'adapter les étapes de fabrication du vin afin d'obtenir un meilleur cru. Il conseille les vignerons et les ouvriers cavistes quant aux techniques à appliquer afin d'améliorer leurs produits et de s'assurer qu'ils respectent bien certains prérequis législatifs.
- Le maître de chai - Il travaille de concert avec l'œnologue. Parfois, il exerce les 2 activités en même temps. Le maître de chai supervise tous les aspects opérationnels de la production. Il gère les récoltes, les équipements et les équipes.
- Le caviste commerçant - Il agit en tant qu'intermédiaire entre les domaines et le consommateur final. Il sélectionne une large gamme de vins et conseille chacun de ses clients selon leurs attentes et leurs contraintes. Il peut également vendre des spiritueux.
- Le sommelier - Il travaille dans les restaurants et gère la cave privée des établissements. Il sélectionne les différents vins qui seront à la carte selon les menus du chef et conseille les clients selon leurs goûts et les mets qu'ils choisissent.
Les formations
Quel diplôme faut-il pour ouvrir une cave à vin ?
Il n'est pas obligatoire de détenir un diplôme pour ouvrir une cave à vin. Les porteurs de projet qui souhaitent acquérir ou parfaire les compétences et connaissances nécessaires à la bonne commercialisation des vins et spiritueux peuvent cependant effectuer une formation spécifique, telle que :
- La formation sommelier-conseil, caviste
- La formation conseiller commercial en vins et spiritueux
- La formation attaché commercial en vins et spiritueux
- Le certificat de qualification professionnelle (CQP) caviste conseiller commercial
- Le CQP caviste
- Le bac pro technicien conseil vente en alimentation (produits alimentaires et boissons)
Il est également possible de suivre une formation en gestion commerciale ou sur la création d'entreprise, par exemple la formation « 5 jours pour entreprendre » proposée par la chambre de commerce et d'industrie (CCI) et qui donne tous les outils et compétences nécessaires pour bien concevoir son projet de création d'entreprise, le réaliser et assurer par la suite une bonne gestion de son établissement.
Les entrepreneurs qui ne souhaitent pas devenir cavistes indépendants peuvent se franchiser. Dans ce cas, la marque de la franchise propose souvent une formation au métier de gérant de cave à vins, soit gratuitement, auquel cas les frais sont inclus dans les droits d'entrée, soit pour un coût supplémentaire.
Comment devenir vendeur caviste ?
Il n'est pas non plus nécessaire d'être titulaire d'un diplôme spécifique afin de devenir vendeur caviste. Cependant, le milieu étant particulièrement concurrentiel, suivre une formation permet de se démarquer et de maximiser ses chances de trouver un emploi ou de jouir d'une rapide évolution de carrière. Tout comme les entrepreneurs souhaitant ouvrir leur propre cave à vin, les aspirants cavistes peuvent suivre :
- La formation sommelier-conseil, caviste
- La formation conseiller commercial en vins et spiritueux
- La formation attaché commercial en vins et spiritueux
- Le CQP caviste conseiller commercial
- Le CQP caviste
- Le bac pro technicien conseil vente en alimentation (produits alimentaires et boissons)
La diversité des formations pour le métier de caviste s'explique par le fait que l'activité n'est pas réglementée et ne nécessite aucun diplôme. Ainsi, les organismes de formation proposent des enseignements uniques et non structurés, avec chacun leurs spécificités.
Comment devenir ouvrier caviste ?
Il n'est pas obligatoire de détenir un diplôme afin d'exercer l'activité d'ouvrier caviste, et de nombreux ouvriers cavistes sont autodidactes. Ceux qui souhaitent se former peuvent malgré tout suivre une formation spécifique :
- Le brevet professionnel agricole (BPA) option travaux de la vigne et du vin
- Le CQP caviste en cave coopérative
- Le CQP agent spécialisé en travail de cave, de cuve ou de chai
- La formation technicien viticulture œnologie
- Le brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) viticulture œnologie (VO)
- Le certificat d'aptitude professionnelle agricole (CAPA) métiers de l'agriculture
Comment devenir œnologue ?
Afin d'exercer le métier d'œnologue, il est obligatoire de détenir un diplôme national d'œnologue (DNO), de niveau bac +5. Ce diplôme se prépare en 2 ans après une licence en sciences biologiques, agronomiques, chimiques, biochimiques, etc. ou après tout autre diplôme de niveau d'études équivalant à 180 crédits dans l'un de ces domaines, par exemple le bachelor universitaire de technologie (BUT) génie biologique.
Le diplôme national d'œnologue est accessible en formation continue, et donc aux adultes en reconversion professionnelle.
Comment devenir sommelier ?
Si le métier n'exige aucun diplôme particulier, il est néanmoins vivement recommandé de suivre une formation. Le marché du travail est en effet très compétitif et les places en restaurant sont chères. Les recruteurs recherchent en conséquence des profils spécialisés ou expérimentés.
De nombreuses formations permettent d'apprendre le métier de sommelier :
- La mention complémentaire (MC) sommellerie après un bac général, pro ou technologique ou après une formation délivrant un diplôme de niveau IV ou supérieur
- Le brevet professionnel (BP) sommelier
- La formation sommelier-conseil, caviste
- La formation sommelier-caviste ambassadeur en gastronomie
- La formation sommelier de restauration internationale
- La formation conseiller en sommellerie
À noter que très souvent les employeurs demandent la maîtrise d'une langue étrangère, en particulier l'anglais.
Les aides à la reconversion professionnelle
Qu'est-ce que le CPF ?
Le compte personnel de formation (CPF), anciennement connu sous le nom de droit individuel à la formation (DIF), est un droit acquis par tous les actifs et qui leur permet de cumuler des points, par la suite transformés en euros, qu'ils peuvent utiliser à tout moment pour financer une formation continue, aussi appelée formation professionnelle.
Il est possible d'utiliser son CPF tout au long de sa vie active, périodes de chômage incluses. Les formations éligibles au CPF sont nombreuses, et le dispositif permet de prendre en charge la totalité ou une partie des frais de formation. Les frais de mobilité et les frais annexes (par exemple les repas) ne peuvent pas être financés par le CPF.
Le CPF peut également être utilisé pour bénéficier d'un accompagnement pour la validation des acquis de l'expérience (VAE), pour effectuer un bilan de compétences, ou encore pour financer le permis B, le permis poids lourd C ou le permis de transport en commun D.
Le CPF peut être alimenté au maximum de 500 € par an, pour un plafond total de 5000 €. Lorsque l'employé quitte son entreprise, il conserve les droits acquis au cours de sa carrière.
Le CPF peut se cumuler avec d'autres dispositifs de financement ou d'aides à la formation.
Qu'est-ce que le bilan de compétences ?
Le bilan de compétences permet de faire le point sur sa situation professionnelle, ses compétences actuelles, ses motivations et ses besoins, dans l'objectif d'établir un projet professionnel solide et réaliste et de bien définir toutes les étapes nécessaires à sa mise en œuvre.
Le bilan de compétences est accessible gratuitement aux demandeurs d'emploi sous la forme d'une Évaluation des Compétences et des Capacités Professionnelles. Pour les salariés, il est possible d'obtenir un congé pour bilan de compétences sous certaines conditions :
- Les salariés en CDI doivent pouvoir justifier d'une activité salariée d'au moins 5 ans et d'au moins un an dans l'entreprise actuelle
- Les salariés en CDD doivent pouvoir justifier d'une activité salariée d'au moins 2 ans sur les 5 dernières années dont 4 mois au cours de cette dernière année
- Les salariés en intérim doivent pouvoir justifier d'une activité salariée d'au moins 6084 heures dont au moins 1600 heures au cours des 18 derniers mois dans l'entreprise actuelle, ou d'au moins 3200 heures au cours des 3 dernières années dont 1600 heures dans l'entreprise actuelle
Les bilans de compétences durent plusieurs heures (au maximum 24) et se font auprès de prestataires extérieurs à l'entreprise du salarié. Il est possible de financer son bilan de compétences avec son CPF.
Comment bénéficier de l'allocation chômage après sa démission ?
Il est possible de bénéficier des allocations chômage après une démission si le démissionnaire a un solide projet de reconversion professionnelle. Afin de toucher ces allocations, il doit remplir certaines conditions en plus des conditions de base pour l'ensemble des demandeurs d'emploi :
- Il doit avoir démissionné d'un CDI.
- Il doit pouvoir justifier d'au moins 5 ans, soit 1300 jours, d'activité salariée continue dans les 60 mois précédant sa date de départ de l'entreprise. Cette activité peut avoir été effectuée chez plusieurs employeurs différents.
- Il doit pouvoir présenter à Pôle emploi un projet de reconversion professionnelle réfléchi, qui implique une création ou une reprise d'entreprise ou qui nécessite le suivi d'une formation
Il est primordial d'effectuer une demande de conseil en évolution professionnelle (CEP) avant la rupture du contrat de travail. Dans le cas contraire, le porteur de projet ne pourra pas bénéficier des allocations chômage.
Une fois son projet validé, l'entrepreneur touchera une indemnité journalière au titre de l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) et bénéficiera d'un accompagnement tout au long de son projet. Il est nécessaire d'effectuer toutes les démarches prévues pour le projet (démarrage d'une formation, création d'entreprise ou démarches auprès des banques, etc.) dans les 6 mois suivant l'ouverture aux droits de chômage.
Le métier
Qu'est-ce que le métier de caviste ?
Le caviste commerçant
Véritable spécialiste du vin et représentant de la gastronomie française, le caviste commerçant est un vendeur en boutique. Il accueille les clients, détermine avec eux leurs différents besoins et leurs contraintes (budget, produits bios, etc.), puis les conseille quant aux vins qui pourraient répondre à leurs attentes. Il n'hésite pas à diversifier son catalogue en proposant en boutique des vins et spiritueux d'une gamme différente et originale. Il connait sur le bout des doigts les différents produits qu'il vend, de leur cépage à la façon dont ils ont été fabriqués, ainsi que les meilleurs accords avec certains mets ou types d'aliments. Il a une connaissance générale des différentes étapes de production du vin et de leur importance dans le résultat gustatif final (pressurage, mise en bouteille, etc.).
Afin de se montrer plus compétitif sur un marché rendu très concurrentiel par le secteur de la grande distribution, le caviste peut proposer des ateliers de dégustation ou d'initiation à l'œnologie, ce qui lui permet d'attirer de nouveaux clients et de les fidéliser.
L'ouvrier caviste
L'ouvrier caviste travaille dans une exploitation agricole ou une cave coopérative, sous les directives d'un chef de cave, d'un maître de chai ou d'un œnologue. Les missions du caviste sont nombreuses et très diversifiées. Il intervient à toutes les étapes du processus de fabrication du vin, de l'arrivée du raisin à l'étiquetage des bouteilles. Avant la période des vendanges, il nettoie les caves et les cuves, vérifie le bon état de l'ensemble du matériel de fabrication (pressoirs, pompes, etc.) et prépare les équipements. Puis il réceptionne le raisin. Commence alors le processus de production du vin, durant lequel l'ouvrier caviste assure toutes les tâches opérationnelles : foulage, éraflage, macération, cuvaison, pressurage, fermentation, etc., puis la mise en bouteille et l'étiquetage. Il gère également les stocks.
Avec quelques années d'expérience, il peut devenir conseiller viticole, chef de cave ou maître de chai.
Comment être un bon caviste ?
Concernant le caviste commerçant, il est impératif d'avoir un excellent sens du contact, puisque le cœur de son métier consiste à assister sa clientèle. Le caviste doit notamment se montrer à la fois professionnel et convivial, et faire preuve d'une grande capacité d'écoute et de compréhension afin de déterminer rapidement les attentes et les goûts de ses clients. La maîtrise de l'anglais permet par ailleurs de conseiller des clients non francophones, sachant qu'une partie non négligeable des acheteurs sont des touristes. Un bon caviste se doit également d'avoir un palais et un nez fin, afin de reconnaître les bons crus et de les intégrer dans ses gammes de produits, mais également afin d'animer des ateliers de dégustation. Enfin, il est important de s'intéresser fortement à l'œnologie, notamment pour pouvoir expliquer les différents processus de production à ses clients et ainsi mieux vendre ses produits.
Concernant l'ouvrier caviste, une excellente condition physique est primordiale. Le professionnel travaille en effet très souvent en station debout, avec de la manutention de charges lourdes telles que les fûts ou les caisses de raisin. Les journées sont longues et il lui faut parfois travailler la nuit et les weekends, en particulier pendant la saison des vendanges. Son environnement de travail est essentiellement sombre et humide. L'ouvrier caviste doit par ailleurs faire preuve d'une grande rigueur afin de respecter les règles d'hygiène ainsi que les dosages minutieux dont dépend en partie la qualité du vin.
Quel est le salaire d'un caviste ?
Le salaire d'un caviste dépend de son type de métier (commerçant ou ouvrier), de son niveau d'études, de son niveau de responsabilité, de son expérience professionnelle, de l'entreprise dans laquelle il travaille, etc.
Les cavistes débutants et sans diplôme, ouvriers comme commerçants, touchent généralement le SMIC. Ce salaire évolue avec l'expérience et les salariés établis peuvent ainsi prétendre à des salaires bruts de 2000 à 3000 euros par mois.
Les dirigeants de cave, eux, peuvent percevoir une rémunération de 3000 à 4000 euros net par mois une fois leur commerce bien implanté.