Les cafés, hôtels et restaurants sont fréquemment soumis à des pics d’activité, notamment en périodes estivale et hivernale. Une situation qui amène les employeurs à recruter du personnel saisonnier, venant renforcer les équipes sur une tâche précise et une période donnée. Mais, malgré le besoin croissant en main d’œuvre sur ces périodes de l’année, de nombreux postes ne trouvent pas preneur. En 2018, selon l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH), ce sont ainsi 100 000 postes qui sont restés vacants. Une pénurie qui oblige les employeurs à trouver des solutions pour attirer les candidats. Alors, comment bien recruter un cuisinier, un serveur, un barman, etc., en saisonnier ? Comment attirer les candidats ? La MAPA vous éclaire sur le sujet.
Recruter des saisonniers dans l’hôtellerie-restauration : connaître le cadre juridique
Le Code du Travail définit le travail saisonnier comme “l’exécution de tâches normalement appelées à se répéter chaque année, à des dates à peu près fixes, en fonction du rythme des saisons ou des modes de vie collectifs (tourisme par exemple). Cette variation d’activité doit être indépendante de la volonté de l’employeur”. Pour recruter des salariés saisonniers, les professionnels du secteur de l’hôtellerie-restauration doivent proposer des contrats de travail à durée déterminée et donc respecter les conditions légales de ces derniers. Ainsi, la durée normale du travail est fixée à 35 heures par semaine et ne peut dépasser 48 heures hebdomadaires. La durée de travail ne peut pas excéder 10 heures de travail par jour et chaque salarié bénéficie d’une pause de 20 minutes toutes les 6 heures. Chaque salarié doit également disposer d’une journée de repos minimum par semaine. Si le saisonnier réalise des heures supplémentaires, la convention collective des CHR prévoit un repos compensateur ou des taux de majoration de salaire :
- +10% entre la 36e et la 39e heure
- +20% entre la 40e et la 43e heure
- +50% à partir de la 44e heure.
Parce que l’annualisation du temps de travail est plus souple, les CHR y ont parfois recours pour les contrats saisonniers. Avec ce régime, le temps de travail est calculé sur l’année et non pas par semaine, avec comme durée de travail de référence sur un an 1607 heures. Ainsi, si la saison dure 4 mois, le salarié travaille sur la période 535,40 heures, calculées comme suit: 1607h X 4 mois / 12 mois (47 semaines). Pour un contrat de 4 mois, les heures supplémentaires ne seront donc payées que si le saisonnier dépasse les 535,40 heures. A noter également que, pour simplifier les renouvellements des contrats d’une saison à l’autre, notamment lorsque les employeurs et les saisonniers ont eu satisfaction à travailler ensemble, le législateur a prévu un droit du salarié au renouvellement du contrat à deux conditions : le saisonnier doit avoir effectué 2 saisons consécutives sur 2 années dans l’entreprise, l’établissement doit disposer d’un emploi saisonnier à pourvoir, compatible avec la qualification du salarié. Mais, outre cette disposition légale, comment attirer et fidéliser des saisonniers dans votre CHR ?
Proposer une solution de logement aux saisonniers : les informations à connaître
En créant des conditions de travail optimales, les professionnels de l’hôtellerie-restauration optimisent leur chance d’attirer des travailleurs saisonniers, de les fidéliser d’une saison à l’autre et d’éviter un turn-over important des équipes en cours de saison. Par exemple, certains responsables d’hôtels-restaurants ont décidé d’instaurer des horaires en service continu (9h-17h par exemple) au lieu d’horaires avec des coupures et ce, afin de permettre au personnel de bénéficier d’un meilleur équilibre vie professionnelle-vie privée. D’autres ont décidé de proposer aux saisonniers des solutions d'hébergement, tenant compte de la difficulté de trouver un logement le temps d’une saison.
Fournir un logement, notamment à titre gratuit, pourrait donc être un atout incontestable pour recruter du personnel saisonnier. Néanmoins, si vous fournissez un logement à vos travailleurs saisonniers, il est indispensable de noter dans le contrat de travail que le logement constitue un accessoire au contrat, ce qui exclut l’application de la réglementation relative au bail d’habitation. A noter également que la mise à disposition d’un logement étant liée au contrat de travail saisonnier, le saisonnier devra le quitter une fois le contrat terminé ou en cas de rupture du contrat quel que soit le motif (licenciement, rupture, etc.). En matière d’assurance, il peut être intéressant d’en parler avec votre conseiller. En effet, même s’il pourra être tenu responsable des dommages causés au propriétaire, le saisonnier n’a pas l’obligation d’assurer une location saisonnière.
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