En 2014, le cabinet de prévention des risques psycho-sociaux Technologia, a publié une étude clinique visant à quantifier et à définir le burn out.
Celle-ci a notamment révélé que les chefs d’entreprises, artisans et commerçants font partie des professionnels qui y sont les plus exposés : près de 20% d’entre eux seraient « en situation de travail excessif et compulsif » et présenteraient un risque élevé de développer un syndrome d’épuisement professionnel.
Une surexposition aux critiques
Les artisans et commerçants des métiers de bouche peuvent connaître des niveaux de stress importants. Qu’ils soient boulangers, bouchers, restaurateurs, traiteurs ou encore chocolatiers, tous ont en commun l’envie de satisfaire au mieux leurs clients et de voir leur savoir-faire reconnu. Outre l’exigence qu’ils ont vis-à-vis d’eux-mêmes, ils doivent composer avec les nombreuses pressions extérieures qui s’exercent sur leur activité.
En effet, entre la multiplication des sites internet d’avis de consommateurs et l’omniprésence des réseaux sociaux, les artisans commerçants des métiers de bouche n’ont plus le droit à l’erreur. Le sourire du serveur, la qualité du met présenté, le temps d’attente, le prix facturé… Désormais, tout est évalué. Et, le moindre petit faux pas peut être sanctionné immédiatement par les critiques publiques d’un client insatisfait ou d’un partenaire mécontent. Afin de préserver leur santé et leur bien-être, ces professionnels doivent donc apprendre à dire stop à l’anxiété de performance qui constitue un important facteur de risque de burn out.
Relativiser et renforcer sa confiance en soi
Savoir garder du recul vis-à-vis des remarques que les clients, les partenaires ou même l’entourage personnel peuvent émettre, est indispensable lorsque l’on est artisan commerçant des métiers de bouche. En effet, il est impossible de satisfaire tous les consommateurs et rechercher constamment une perfection inatteignable, c’est prendre le risque de s’épuiser aussi bien mentalement que physiquement ! Pour rappel, selon la Haute Autorité de Santé (HAS), le burn out peut se traduire par des manifestions à la fois émotionnelles, comportementales, motivationnelles et physiques.
Pour apprendre à relativiser, l’artisan commerçant doit donc avant tout renforcer la confiance qu’il a en lui-même et en son savoir faire. Pour cela, il peut bien sûr s’appuyer sur ses clients les plus fidèles et, notamment, sur les compliments que ceux-ci lui adressent régulièrement. Il ne s’agit pas de rester sourd à la critique – il arrive qu’elle soit constructive et contribue à des améliorations - mais de prendre conscience qu’elle ne représente qu’un avis parmi tant d’autres et qu’elle ne constitue en aucun cas une vérité absolue ou une solution unique.
Reconquérir son droit d’expression
Afin de préserver son moral de l’exigence toujours plus grande des consommateurs, l’artisan commerçant des métiers de bouche doit aussi savoir revendiquer sa singularité et gérer son stress. Les avis négatifs laissés en ligne par des consommateurs peuvent être une source d’anxiété importante et créer un sentiment d’impuissance. « Que vont penser les autres ? » se demandent souvent les professionnels concernés. Répondre aux commentaires – de manière bienveillante, bien sûr – constitue donc une solution intéressante pour reconquérir son droit d’expression et retrouver un certain apaisement !
En conclusion, c’est en appréhendant son activité avec davantage de sérénité et en refusant de se soumettre au culte de la perfection que l’artisan commerçant des métiers de bouche pourra prévenir l’apparition d’un éventuel burn out. Exercer son métier avec plaisir et développer son entreprise dans le respect de soi-même et de son savoir-faire est essentiel !