Cela fait désormais plus d'un an et demi que La Maison du boudin à Saint-Julien-sur-Sarthe (Orne) fait le plein tant en magasin que sur les marchés de la région. Pourtant, ce 23 septembre 2017, Olivier Guilmau, charcutier à la tête de l’entreprise, pensait bien que son affaire était terminée. Il se rappelle…
Il est à peine 5 heures du matin ce 23 septembre 2017, lorsqu’Olivier Guilmau, qui dort à 6 kilomètres de sa boucherie-charcuterie, est réveillé par la société de télésurveillance. Les pompiers venus des localités alentour ont beau s’affairer sur l’incendie, il est trop tard. Pourtant intacts à l’extérieur, les 450 mètres carrés du laboratoire de préparation sont en train de se consumer, dévorés par les flammes. « Les alarmes ne se sont pas mises en route tout de suite, raconte le charcutier. Le temps que les fumées passent devant les capteurs… le feu avait déjà fait son œuvre. » C’est la détresse totale pour celui dont l’entreprise représente toute une vie de labeur.
450 kg de boudin par semaine !
Après avoir travaillé pendant trente ans, et dès ses 15 ans sur les marchés, Olivier Guilmau avait fait le choix de créer, en 1983 avec son épouse, cet établissement dont la réputation n’est plus à faire sur la région. « On est connus, et on a très bonne réputation, car les gens savent qu’on fait notre métier correctement », dit-il, fier de son entreprise. Depuis six ans, désormais seul aux rênes de la boucherie-charcuterie, il s’était démené pour toujours assurer les commandes de 450 kilos de boudin par semaine. Ses investissements étaient pratiquement couverts.
Mais ce samedi-là, avant même que l’aube n’apparaisse, tout était parti en fumée, même la remorque flambant neuve qu’il venait d’acheter pour faire les marchés, ainsi que les trois commandes pour 250 personnes qui étaient prêtes pour le week-end… On apprendra ensuite que c’est un court-circuit de la ventilation qui avait provoqué l’incendie.
« Il y en avait pour 500 000 euros de dégâts… », explique le commerçant.
« Tout s’est bien passé, cela a été très bien géré. »
Débute alors, pour le charcutier, la période des démarches administratives avant de penser à la reconstruction. « Les experts et la MAPA sont arrivés dès les premiers jours pour s’occuper de moi », explique le charcutier. C’est une véritable solidarité qui s’organise autour du sinistré : collègues, charcutiers voisins, communauté de communes… tous sont au chevet d’Olivier Guilmau afin de l’épauler. Car, pendant que le commerce est arrêté, les commandes ne peuvent plus être honorées, mais les factures, elles, continuent de tomber.
« L’évaluation a été simple avec les experts et l’inspecteur indemnisation de la MAPA, M. Le Gall. L’inspecteur est venu très vite faire le point avec moi sur mes besoins. Il a été très gentil, très correct, il m’a dit : “Personne ne gagnera de l’argent, personne n’en perdra.” Quinze jours après, je recevais un premier chèque de 30 000 euros pour couvrir mes frais. On a estimé ensemble la perte d’exploitation. Pendant les dix mois de fermeture, M. Le Gall est venu régulièrement faire le point : je n’ai jamais souffert de manque de trésorerie. Tout s’est bien passé, cela a été très bien géré. »
Un nouveau départ dans un laboratoire flambant neuf
9 juillet 2018. Olivier Guilmau ouvre le nouveau laboratoire de la Maison du boudin. Salles de préparation, chambres froides… tout brille, le matériel est totalement neuf. C’est la communauté de communes qui a géré la réhabilitation des locaux, tandis que le charcutier s’est occupé de la partie matérielle. D’ailleurs, à l’extérieur une nouvelle remorque ultramoderne, entièrement réfrigérée, s’apprête à se muer en boutique dernier cri, sur son emplacement fétiche du marché du 14 Juillet.
L’équipe de cinq salariés, qui s’était retrouvée au chômage technique, s’est reconstituée. Deux nouveaux sont venus remplacer ceux qui avaient démissionné ou fait valoir leurs droits à la retraite. Les fidèles sont impatients de revenir enfiler la blouse de travail.
Olivier Guilmau commente : « Il a fallu redémarrer, la reprise s’est faite : j’ai beaucoup travaillé les premiers mois, puis cela a ralenti, car il a fallu un peu de temps pour retrouver ma clientèle qui, pendant les dix mois d’arrêt, achetait chez mes confrères. Mais un an après, j’étais revenu à mon niveau de chiffre d’affaires d’avant l’incendie. »
L’espoir après le drame
Et après ? « J’ai fêté mes 60 ans le 30 janvier dernier. Je pense à la prendre ma retraite et je recherche un acheteur. Je rencontre d’ailleurs beaucoup de personnes intéressées. C’est normal, c’est une belle affaire qui tourne : tout est neuf, mes salariés sont expérimentés et le chiffre d’affaires est au rendez-vous ! » Le drame semble désormais loin pour Olivier Guilmau qui s’estime chanceux d’avoir choisi la MAPA : « J’avais confiance dès le début, car j’ai toujours été bien servi depuis 35 ans que je suis à la MAPA. Pour la maison, le commerce… on s’est toujours entendu. Ils ont de bonnes garanties et des prix raisonnables. Et quand il arrive un pépin, tout se passe bien. Quand j’ai été opéré d’une hanche, j’ai été bien remboursé et j’ai perçu mes indemnités journalières. Pour l’incendie de mon commerce, M. Le Gall est venu un an après pour me demander si cela allait. Autour de chez nous, il y a eu d’autres incendies où la MAPA n’était pas l’assureur, je peux vous dire que ça n’a pas du tout été géré de la même façon. »
Interview de Monsieur Olivier Guilmau accompagné par l'Agence MAPA de Le Mans (72).
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